Composter et réduire les épluchures, les végétaux, pailler

Les biodéchets représentent 45 % du poids de la poubelle d'ordures ménagères (noire) d'un habitant du SICTOM… pour l'alléger, allons au plus simple : rendons-les à la nature !

Différents moyens permettent de réduire la quantité de déchets déposés dans nos poubelles d’ordures ménagères, notamment pour valoriser les biodéchets.

Les biodéchets, c’est quoi ?

Les biodéchets sont des déchets organiques issus de ressources naturelles végétales ou animales.

Il s’agit des

  • “déchets non dangereux biodégradables de jardin ou de parc [taille de haie, tonte de gazon, feuilles mortes

et des]

  • déchets non dangereux alimentaire ou de cuisine [épluchures de légumes et autre restes alimentaires] provenant des ménages, des bureaux, des restaurants, du commerce de gros, des magasins de vente au détail, ainsi que tout déchet comparable provenant des usines de production ou de transformation de denrées alimentaires.”

Définition issue du Code de l’Environnement

La réglementation a évolué en matière de tri à la source des biodéchets.

Depuis le 31/12/2023, il est obligatoire de tri à la source les biodéchets afin de les valoriser; il est interdit de les mélanger avec les ordures ménagères.

Que faire de ses biodéchets ?

Les biodéchets peuvent tout d’abord être réduits, notamment en limitant le gaspillage alimentaire.

Ensuite, il convient de les valoriser au mieux (par ordre de priorité) :

  • alimentation humaine (ex: ingrédients ou plats non consommés alors que vous prévoyez de vous absenter -> à congeler ou à transmettre à des proches, voisins ou autres)
  • alimentation animale (ex: épluchures pour des lapins ou des poules; os ou résidus de préparation de poissons pour des chats ou des chiens etc.)
  • transformation pour amender le sol ou servir d’engrais pour les plantes : compostage ou méthanisation

Composter

“Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme” ...

Le compostage est un procédé biologique qui permet de transformer les déchets biodégradables (épluchures, coquilles d’œufs, marc de café …) en matière organique utilisable pour les jardinières, les plantes vertes ou potagères… : le compost.

Le compost enrichit et améliore la structure du sol.

Que peut-on composter ?
  • Des éléments provenant de la cuisine :
    • Les restes de préparation de repas :
      • épluchures et autres déchets des fruits et légumes
      • fruits et légumes pourris, coupés en 2 au moins
      • coquilles d’oeuf (de préférence écrasée d’une pression de main)
      • coques de fruits secs concassées (noix, noisettes, amandes, cacahuètes…)
      • pain
      • pâtes, riz etc.
      • marc de café
      • feuilles d’infusions, herbes aromatiques, thé…
    • Les papiers et emballages biodégradables :
      • filtres à café en papier
      • sachets de thé non plastifiés, sans agrafe
      • essuie-tout
      • serviettes en papier
      • si vous n’avez pas accès à des déchets de jardin, du carton brun non plastifié (boîte à oeufs, à pizza…).
  • Des végétaux provenant de l’extérieur :

      • fleurs coupées
      • fleurs fanées
      • feuilles d’arbre
      • tailles de haie
      • fruits et légumes pourris, coupés en 2 au moins
      • tontes de gazon fraîches ou séchées
      • mousses végétales
      • herbes et plantes “indésirables”, avant qu’elles ne soient montées en graine, non traitées, et pas malades

S'ils ne sont pas compostés, que deviennent les biodéchets ?

Les biodéchets jetés dans la poubelle noire sont transportés jusqu’à Mainvilliers puis incinérés. L’incinérateur utilise beaucoup d’énergie pour brûler ces déchets majoritairement composés d’eau. L’incinération dégage beaucoup de gaz à effet de serre (GES) et est très coûteuse (plus de 140 €/tonne, transport compris).

Nous avons donc toutes les raisons d’éviter de jeter des biodéchets avec les ordures ménagères…

Les végétaux jetés dans la benne « déchets verts » en déchèterie sont récupérés pour être transformés en compost, selon un processus industriel. Ce procédé est préférable à l’incinération, mais induit du transport, et donc l’émission de gaz à effet de serre (GES) et un coût. ainsi que des coûts de traitement (environ 15 €/tonne).
Au SICTOM, nos déchets verts sont traités sur la plateforme de compostage de Montmirail, dans la Sarthe (à 40 km de Nogent-le-Rotrou)

Intérêt du compostage

Les avantages sont nombreux :

  • Diminution du volume des poubelles d’ordures ménagères et des désagréments liés aux biodéchets (odeurs, mouches…)
  • Utilisation locale de nos biodéchets, donc moins de déplacements en déchèterie, moins de transport de matières et de pollution.
  • Valorisation de nos déchets à moindres coûts (énergétiques et financiers)
  • Enrichissement de la vie dans notre sol
  • Obtention de compost : engrais naturel idéal pour nos plantes en pots et du jardin

Composter ses déchets à la maison est un geste simple accessible à toutes les personnes possédant du terrain ou un jardin, même petit* !

* Les personnes ne disposant pas d’espace extérieur peuvent faire du lombricompostage (cf. paragraphe consacré ci-dessous).

Attention ! Le compost n’est pas un simple tas de déchets !

Si on se contente d’entasser les biodéchets, le processus ne prendra pas et des mauvaises odeurs se dégageront.

Pour composter, vous pouvez fabriquer votre propre composteur, en acheter un, ou bien composter en tas.

Composter : en tas, en silo ou en bac ?

Les avantages du tas :

  • mieux adapté lorsque l’on a de grandes quantités de végétaux à valoriser : tontes, feuilles mortes, branchages…
  • La hauteur et le volume du tas sont fonctions de la quantité de déchets.

Les inconvénients du tas :

  • Il est moins protégé des animaux que le silo. Pour limiter l’accès aux animaux qui peuvent gratter le tas il vaut mieux le caler entre des planches ;
  • il peut être moins esthétique, selon comment il est conçu.

Si le tas n’est pas couvert :

  • Il est moins protégé des graines de plantes indésirables qui peuvent s’implanter ;
  • Il est moins protégé du dessèchement en été et des excès de pluies.
Conseils pour bien commencer et lieu de compostage
  • Installez votre composteur à même la terre, sur un terrain plat, préalablement désherbé pour favoriser la circulation des insectes et des micro-organismes entre la terre et les matières en décomposition.
  • Il sera idéalement placé dans un endroit légèrement ombragé et abrité du vent. Ne l’installez pas trop loin de votre habitation, au risque d’être découragé les jours de mauvais temps…
  • De plus, avant de commencer le compostage (de préférence au printemps), disposez des brindilles ou petits branchages sur le sol pour permettre une bonne aération et l’écoulement de l’eau.
    • Au préalable, il est possible d’installer au sol du grillage afin de limiter l’intrusion de “nuisibles” (rongeurs, chats etc., attirés par la chaleur).
S'équiper d’un composteur auprès du SICTOM

Afin de favoriser le compostage, le SICTOM prend en charge une partie du coût du composteur et vous propose d’en acheter à prix réduit.

Le SICTOM vous propose des modèles de composteurs en plastique recyclé ou en bois, de 300 ou 600 litres, à choisir selon vos besoins, en fonction de la quantité de vos déchets de cuisine et de jardin…

Les matières mises dans le composteur se décomposent et prennent moins de place au fur et à mesure: évitez de surdimensionner votre composteur. Nous pouvons vous conseiller si vous hésitez.

Pour obtenir un composteur, merci de le réserver au préalable par téléphone au 02 37 29 22 25 ou par mail à violettegallet@ville-nogent-le-rotrou.fr. Vous pourrez ensuite venir le récupérer au 30 rue Doullay, à Nogent-le-Rotrou. Il vous sera demandé un justificatif de domicile (facture d’électricité, quittance de loyer, avis d’impôts…). Paiement par chèque ou en espèces (merci de prévoir l’appoint).

Les composteurs tiennent facilement dans un coffre de voiture, inutile d’emmener de remorque.
Montage facile et rapide ; une notice de montage est fournie.
Un seau de 10L vous sera remis avec le composteur, il vous permettra de trier facilement et proprement vos déchets de cuisine qui pourront être déposés dans votre composteur 1 à 3 fois/semaine.
Un guide du compostage sera également remis.

Nous pourrons répondre à toutes vos questions lors de la remise de votre composteur, et vous pouvez nous appeler si vous avez un doute ou si vous voulez des conseils (02 37 29 22 25).

Un seul composteur peut être vendu par foyer. Si vous souhaitez en acquérir un second, vous pouvez le fabriquer ou vous en procurer un dans le commerce (jardinerie ou magasin de bricolage par exemple).

Au 1er janvier 2019, plus de 3000 composteurs ont été distribués sur les 39 communes du SICTOM.

Rupture de stock des composteurs

Suite à de nombreuses ventes et aux délais de livraison du fournisseur, nous sommes actuellement en rupture de stock de composteurs. Contactez-nous pour être inscrit sur liste d’attente : 02 37 29 22 25 ou violettegallet@ville-nogent-le-rotrou.fr

Composteur dégradé ou âbimé

Si votre composteur a subi des dégradations, nous pouvons vous fournir un modèle neuf en remplacement.

Pour cela, rapportez-nous l’ancien (ou une photo montrant qu’il est inutilisable, si vous ne pouvez pas l’apporter) lorsque vous venez acheter votre composteur.

Composter sans terrain ni jardin

Le compostage partagé : composter en bas d'immeuble

Le territoire du SICTOM comporte plusieurs zones d’habitat collectif, notamment sur la ville de Nogent-le-Rotrou, où il est présent à 43%.

Pour donner la possibilité à chacun de composter des biodéchets, une opération-témoin de compostage partagé en pied d’immeuble a été mise en place en avril 2013.

Quelques immeubles de Nogent-le-Rotrou ont été équipés de composteurs (en bas d’immeuble), pour permettre aux habitants du quartier des Gauchetières d’effectuer du compostage partagé.

Les habitants disposent d’un espace commun composé de trois bacs :

  • 1 bac d’apport, où ils déposent leurs déchets
  • 1 bac pour le stockage de structurant (broyat de branches ou autre matière carbonée ; matière sèche qui structure le mélange). En effet, les principaux biodéchets de ces habitants sont des déchets alimentaires, très humides.
  • 1 bac de maturation : il permet au compost de mûrir, sans apport de déchets frais.

Chaque foyer volontaire a reçu un seau à compost à mettre dans la cuisine pour stocker les déchets organiques compostables avant de les descendre dans le bac d’apport.

La réussite du compostage partagé dépend de l’engagement des habitants : il est nécessaire que plusieurs d’entre eux se relaient pour brasser et aérer la couche supérieure du bac d’apport 1 fois par semaine.

Cette opération peut être facilitée par l’utilisation d’un outil spécifique : un Brass’compostR ou une griffe rotative (manuelle).

Source : L’Echo Républicain

Vous êtes habitant d’un logement collectif ? Vous pensez pouvoir fédérer vos voisins pour débuter ensemble le compostage partagé ? 

Contactez-nous et devenez référent de votre immeuble !

Service compostage du SICTOM : 02 37 29 22 25.

Le lombricompostage : lorsque l'on n'a pas ou peu de terrain extérieur

Si vous estimez ne pas disposer de suffisamment d’espace extérieur pour installer un composteur ou composter en tas, vous pouvez utiliser un lombricomposteur (aussi appelé vermicomposteur). Vous pouvez alors l’acheter ou le fabriquer.

Un lombricomposteur est composé de 2 à 4 bacs empilés et de vers “composteurs”, qui peuvent manger l’équivalent de leur poids en matière organique par jour.

Comme le compostage, un vermicomposteur bien géré ne dégage pas d’odeurs.

Il peut être installé en intérieur ou un extérieur, mais il est recommandé de ne pas l’exposer à des températures inférieures à 10°C.

Le SICTOM vous propose ci-dessous un guide sur le lombricompostage (principe, fonctionnement, recommandations et guide de fabrication pour fabriquer un lombricomposteur vous-même, facilement et à moindre frais).

Ce guide est disponible, gratuitement, dans nos locaux (au 30 rue Doullay).

Nous sommes équipés d’un lombricomposteur. Vous pouvez venir voir à quoi cela ressemble et comment cela fonctionne, au 30 rue Doullay, lors des permanences ou sur rendez-vous au 02 37 29 22 25.

Davantage d’informations sur le lombricompostage :

  • guide des Amis de la Terre
  • fiche de la SCOP Eisenia, avec notamment des explications pour fabriquer soi-même un lombricomposteur
  • site internet Les Petits Radis : explique la fabrication d’un lombricomposteur à partir de seaux de récupération
  • livre Lombricompost facile, Fabriquer son lombricompost et bien l’utiliser de
    Lydia Brucksch et Jasper Rimpau, édition Terre Vivante (disponible à la bibliothèque de Nogent-le-Rotrou)
  • guide du lombricompostage de Valeco
  • guide du lombricompostage de la Ferme Lombricole de Cabriès
  • blog, dont une page consacrée aux propriétés et à l’usage du jus de compost
  • en nous contactant.

Documents de communication gestion des déchets

Lombricomposteur_Fabrication-et-guide_2023

  • Avril 2023
  • Français
  • pdf
  • 726 Ko
Transcription textuelle

Guide pour apprendre à utiliser un lombricomposteur et tutoriel pour en fabriquer un soi-même.

Les bonnes pratiques pour que les matières se décomposent

Le compostage est un processus naturel, mettant en jeu des organismes vivants (différentes sortes de vers de terre, dont de petits vers rouges, cloportes, bactéries, araignées, champignons…).

Pour que ces organismes dégradent la matière, il faut leur apporter ce dont ils ont besoin en suivant 4 règles simples :

Les microorganismes qui décomposent les matières ont besoin d’un régime varié!

Mélangez les types de matières :

  • des matières carbonées et sèches : branchages, feuilles mortes, broyat végétal, foin, papier essuie-tout. Si vous n’avez pas accès à ces matières, vous pouvez mettre des boîtes à œufs en cartons et du carton brun en morceaux.

avec

  • des matières azotées et humides (pelouse fraîche, épluchures,…)

La décomposition au sein du compost sera plus efficace !

  • Matières riches en carbone = brun = sec = rigide
  • Matières riches en azote = vert = humide = mou

Astuces

  • À l’automne, vous pouvez stocker à proximité de votre composteur les feuilles mortes ramassées dans votre jardin.
    • Pour éviter le pourrissement, il est important qu’elles soient bien sèches ou stockées dans un espace aéré ou grillagé.
    • Ajoutées dans votre composteur à chaque apport d’épluchures, au fur et à mesure, elles apporteront du carbone. Ainsi vos apports seront toujours équilibrés!
  • Utilisez des « activateurs » naturels tels que l’ortie.
    • Basez-vous sur votre sens de l’observation, expérimentez : n’hésitez pas à composter toutes les matières « naturelles » saines et non traitées dont vous disposez, il n’y a aucun risque du moment que le tout reste équilibré.

Les microorganismes qui décomposent les matières ont besoin de respirer.

Brassez le compost en surface (les 20 cm du dessus) à chaque apport, à l’aide d’une fourche-bêche, d’un crochet ou d’un BrasscompostR.

Brasser l’ensemble du bac de temps en temps peut être bénéfique pour vérifier l’équilibre, l’humidité et les éventuelles erreurs de tri. Une fois par an suffit en général, à l’occasion de la récolte par exemple.

Ainsi la fermentation se fera en présence d’oxygène.

Sans cet oxygène, la fermentation se fait par d’autres bactéries : elles sont beaucoup moins efficaces, et surtout elles dégagent de mauvaises odeurs et produisent davantage de gaz à effet de serre.

Si de mauvaises odeurs sont constatées, brasser l’ensemble du bac pour relancer une bonne décomposition.

Les microorganismes qui décomposent les matières ont besoin de boire, mais ne doivent pas être noyés !

Humidifiez le compost lorsqu’il vous parait trop sec, mais sans excès.

Le résultat doit être aussi humide qu’une éponge essorée.

Si c’est trop sec, la transformation des déchets en compost sera lente. La fermentation ne se fera plus par les bactéries mais surtout par des champignons, reconnaissables à leur filaments blancs (le mycélium). Leur présence est normale dans le compost, mais non prépondérante.
La décomposition peut même s’arrêter suite à un dessèchement trop important.
Des rongeurs et des reptiles s’installent parfois dans un tas de compostage trop sec.
Au final, le compost sera de moins bonne qualité.

Si c’est trop humide, la décomposition sera aussi très mauvaise, avec un manque d’oxygène et des fermentations anaérobies malodorantes. Le compost obtenu sera de très mauvaise qualité, pouvant même être toxique.

Avec l’expérience, on se rend compte s’il faut arroser ou pas.

  • pour éviter de consommer de l’eau potable exprès, on peut utiliser de l’eau de pluie, l’eau de lavage des légumes ou l’eau de rinçage du seau.
  • Arrosez seulement si c’est nécessaire, si c’est trop sec. Par exemple lorsque vous ajoutez une grande quantité de feuilles mortes ou de branches broyées, ou selon la période.

Si votre compost est couvert, choisissez d’ouvrir ou de fermer le couvercle en fonction du temps (pluvieux ou sec) et de l’état de votre compost (besoin d’être plus sec ou plus humide).

Facultatif

Pour accélerer la décomposition des matière et obtenir du compost prêt à être utilisé plus rapidement, vous pouvez couper les déchets mis au composteur :  découper les légumes abimés ou dense (trognon de chou ; peau de melon…), écraser les coquilles d’œufs, broyer les branchages… Cela permettra d’accélérer la décomposition par les micro-organismes.

Lorsque vous récupérerez votre compost, il sera plus fin ; il sera inutile de le tamiser avant de l’utiliser.

Comment savoir si le compost est mûr/prêt ?
  • Le compost mûr est brun foncé et ressemble à du terreau de forêt. Il sent bon, ou ne sent rien ; il est friable, mais il peut être tassé.
  • On ne reconnaît pas les matières d’origine.
  • Il ne contient quasiment plus de petits vers rouges.

En général, un compost est mûr au bout de 8 à 12 mois.

Avec l’utilisation d’un composteur, le compost peut être mûr au bout de 4 à 5 mois lorsque la température est tempérée (un peu plus s’il fait très chaud ou plus froid) et que les matières déposées sont coupées finement.

Pour le compost composé également d’excréments (animaux ou humain/toilettes sèches), il est généralement conseillé d’allonger le cycle de compostage, jusqu’à 2-3 ans, afin de détruire les éventuels organismes pathogènes.

 

Pour quoi et comment utiliser le compost ?

Le compost est un amendement qui améliore la structure des sols : il allège les terres lourdes et donne de la tenue aux terres légères. Il protège les sols de l’érosion et de la battance due aux fortes pluies.

C’est aussi un excellent engrais complet, idéal pour la plupart des cultures. Il pourra convenir aux cultures les plus gourmandes, en ajoutant éventuellement – en fonction de la nature du sol – des engrais naturels comme de la cendre de bois ou de la poudre d’os, modérément.

Le compost mûr est situé proche du sol : les matières introduites en 1er ont eu plus de temps pour se décomposer. Dans un composteur, selon les modèles, on peut le récupérer grâce à une trappe située à la base du composteur, ou en ouvrant l’un des panneaux du composteur (un côté entier).

Il est possible de prélever un peu de compost avec une petite pelle.

Si l’on souhaite utiliser une grande quantité de compost, mieux vaut tout vider: d’abord en mettant le dessus, moins décomposé, de côté, puis en sortant le compost mûr.

Le compost qui n’est pas assez décomposé, situé plutôt sur le dessus, peut être remis dans le composteur (ou en tas) pour prolonger la période de compostage.

Où utiliser le compost ?

Le compost s’utilise sur toutes les cultures :

  • sur les parterres de fleurs, de rosiers et les haies fleuries (à gauche de la photo) ;
  • lors de la plantation d’arbres et d’arbustes (au centre de la photo) ;
  • au potager (à droite de la photo) ;
  • au pied des arbres ou sur l’herbe, il s’intègrera au sol en quelques jours.

Comment procéder :

  • épandez le compost au pied des plantes gourmandes : rosiers, framboisiers, fraisiers, tomates, poireaux, choux, courges, entre les rangs de légumes.
  • idéalement, griffez la terre pour incorporer le compost à la surface du sol (sans enfouir en profondeur, au risque de brûler les racines des jeunes plants), puis de couvrir le sol avec un paillis (voir jardiner au naturel)
  • en dessous, les vers de terre et les microorganismes finiront de le digérer et de le transformer en humus tout en libérant les sels minéraux pour les besoins des plantes.

Utilisation du compost bien mûr :

  • en mélange avec de la terre, dans le trou de plantation des arbustes, fleurs, tomates, courgettes…
  • avec de la terre et du sable grossier pour rempoter les plantes vertes.

Le compost : pas en profondeur

Il n’est pas souhaitable d’enfouir le compost en profondeur, surtout si la terre est humide. Le mieux est d’imiter ce qui se passe en forêt où personne n’enfouit la litière de feuilles mortes.
Dans la nature comme dans le jardin, les microorganismes qui transforment le compost en humus et en extraient les sels minéraux sont présents surtout dans les 10 premiers centimètres du sol.

Pour toute question pour commencer à (lombri)composter ou améliorer l’état de votre compost, contactez-nous au 02 37 29 22 25.

Si vous souhaitez une formation (gratuite) au compostage, pour améliorer votre pratique et/ou informer votre voisinage sur le compostage, contactez-nous!

Les végétaux du jardin

Valoriser ses végétaux par le broyage et le paillage permet d’entretenir le jardin sans pesticides.

Il est ainsi possible de se passer de produits toxiques et d’avoir un beau jardin, sain et (presque) sans déchets.

L’utilisation, par les particuliers, de la plupart des produits phytosanitaires, dont on connaît désormais la nocivité pour la santé et l’environnement, est désormais interdite. Néanmoins, différentes techniques permettent d’entretenir son terrain ou son jardin naturellement et efficacement, sans utiliser ces produits.

Valoriser les matières provenant de l’entretien du jardin =

  • moins de déchets végétaux
  • moins de produits toxiques pour le sol, l’air, les cours d’eau
  • moins de déchets toxiques à traiter

Le paillage

Intérêt du paillage

Le paillage

  • évite l’installation des herbes indésirables ;
  • protège la surface du sol du tassement lors des fortes pluies (battance) et évite l’érosion ;
  • évite le dessèchement : en été, un paillage vaut plusieurs arrosages ;
  • protège le sol et les racines du gel ;
  • se transforme en humus qui nourrit les plantes ;
  • favorise la vie du sol ;
  • au potager, il permet de garder les légumes et les fraises propres
  • abrite de nombreux animaux en hiver dont des insectes auxiliaires ;
  • favorise l’installation de jolies plantes de sous-bois (digitale, euphorbe, anémone…).
Quels déchets ou végétaux utiliser pour pailler ?

La plupart des végétaux peuvent être utilisés :

  • Les feuilles mortes ;
  • Les tontes de pelouse ;
  • Les tailles de haies ;
  • Les déchets d’entretien du jardin : tiges sèches des fleurs, feuilles sèches des vivaces, petites tailles des arbustes et des rosiers…

Toutes ces matières peuvent être utilisés en paillis à condition de pouvoir les étaler facilement sur le sol.

Pailler avec les feuilles mortes

Le paillis de feuilles mortes se fait comme dans la forêt, où personne ne trie les feuilles et toutes se décomposent, plus ou moins vite, une fois tombées au sol.

Les plus épaisses (laurier palme, châtaigner, érable, platane…) se décomposent lentement. C’est un avantage pour le paillage, alors que c’est un inconvénient pour le compostage.

Elles sont idéales pour pailler les cultures permanentes : sous les haies, les arbres, les rosiers, les fleurs vivaces, les arbustes fruitiers. Il suffit d’en rajouter chaque année pour remplacer celles qui se sont transformées en humus.

On paille les massifs arbustifs, les haies et les rosiers de préférence en automne lorsque les feuilles tombent des arbres.

On peut aussi les stocker dans un grand silo et les utiliser pour pailler en fin d’hiver après la remise en état du jardin.

Jardiner au naturel

Broyer les feuilles larges (avec la tondeuse) permet de les étaler plus facilement entre les fleurs vivaces, comme sur la photo ci-dessus. Les fleurs bulbeuses comme les jonquilles ou les tulipes n’auront aucun mal à pousser au travers du paillis.

Broyées, les feuilles se transformeront au bout d’un an en magnifique terreau de feuilles puis en humus.

Il est intéressant de garder des feuilles mortes en réserve pour équilibrer le compost. Il suffit d’en ajouter tout au long de l’année : en mélange avec les matières “humides” (azotées), cela apporte de la matière carbonée et facilite la dégradation.

Pailler avec de l'herbe, de la pelouse

Au printemps et en automne, les tontes de pelouse représentent un volume important de végétaux, souvent trop important pour les utiliser en compost. Le mieux est de les laisser sur place (mulching), ou de les utiliser en paillis.

Pour les utiliser en paillis, il est fortement conseillé de les faire sécher avant de les étaler, pendant 1 ou 2 jours, au soleil, en formant un tas allongé comme sur la photo ci-dessous. Retournez le tas au bout d’une journée pour bien le faire sécher.

Jardiner au naturel

Culture courte : fleurs annuelles, la plupart des légumes…

Paillis peu épais : 2 cm maximum

Utilisation possible sans séchage préalable.

Culture longue : Fleurs vivaces, haies, pieds d’arbres

Paillis épais : de 2 à 10 cm

Séchage impératif avant de pailler

Paillis d’herbe peu épais entre les plants d’échalotes et le long de la clôture, pour limiter les limaces et la pousse de l’herbe sur la bordure (à droite), et entre les plants d’oignons (à gauche). Merci à M. Marthou pour les images (blog)

Pailler avec les plantes sèches et les petites tailles d'arbustes

La plupart des petits déchets secs du jardin peuvent être utilisés comme paillis. Par exemple :

  • Les tiges sèches des fleurs d’asters, de rudbeckias, comme sur cette photo, de gaillardes, coréopsis, fuchsia…
  • Les longues feuilles sèches des hémérocalles, des monbrétias (crocosmia)
  • Les petites tailles de nettoyage des rosiers, des petits arbustes horticoles après leur floraison…
  • Les feuilles des fougères sèches

La durée de de vie de ce paillis est de plusieurs mois selon l’épaisseur. Cela convient très bien pour pailler entre les rangs de légumes du potager, entre les fleurs annuelles et bisannuelles…

 

Comment pailler le jardin ?

Pour pailler la terre d’une manière efficace :

  • Désherber parfaitement la surface à pailler. Enlever toutes les mottes d’herbes et toutes les racines de vivaces telles que celles du liseron, du chiendent, du chardon. Faute de quoi, ces plantes repousseraient au travers du paillis
  • Ameublir la terre en la bêchant. Ce qui permet aussi d’extirper les plantes indésirables. Par la suite, il ne sera plus nécessaire de bêcher la terre au pied des plantations permanentes (sauf exception, si le sol est vraiment très compact)
  • Apporter du compost en surface, surtout si la terre est pauvre ou si c’est au pied de plantes gourmandes, comme les rosiers
  • Niveler la surface de manière à ce que le paillis puisse être réparti de façon homogène
  • Jardiner au naturelPailler de préférence après les pluies, sinon, arroser copieusement après le paillage
  • Renouveler le paillis des cultures pérennes avant qu’il ne soit complètement décomposé. A cette occasion, éliminer les éventuelles repousses d’herbes indésirables

Le broyage

Broyer à la tondeuse (feuilles, brindilles)

Pour que ces éléments végétaux soient faciles à étaler, il suffit de les broyer avec une tondeuse :

  • Etaler ces déchets sur la pelouse ;
  • Passer lentement la tondeuse dessus ;
  • Récupérer le broyat dans le panier de la tondeuse
  • Pailler avec.
    • Si vous n’avez pas besoin de pailler, vider le panier dans le compost, ou à côté pour avoir une réserve utilisable toute l’année.

Broyage

Vous pouvez aussi broyer les trognons de chou, les tiges d’aubergines, celles de légumes montés en graines…

Broyer avec un broyeur (branches et les gros végétaux)

Une fois broyées, les branches taillées des arbres et des arbustes peuvent être utilisées comme paillis, comme ici sous le weigelia.

Le broyage permet de les étaler très facilement. C’est un paillis de longue durée, au moins un an, surtout s’il est bien sec. Il est aussi très nutritif car il fournit une grande quantité d’humus. Ces copeaux forment un paillis idéal pour les plantes pérennes : haie, arbuste, rosier, fleur vivace, arbre fruitier, framboisier, cassis, fraisier…

Paillage

Pour réduire en copeaux les branches épaisses des arbres et des arbustes, un broyeur est nécessaire.

Certains magasins de motoculture ou des associations locales en louent.

Il existe aussi des sites internet de location entre particuliers ou professionnels : www.je-loue-tout.fr ; https://bricolib.net ; www.allovoisins.com ; smiile

Si vous décidez d’acheter un broyeur, choisissez un modèle adapté à vos besoins :

  • pour des brindilles et très petits branchages, un broyeur électrique sera suffisant.
  • pour de plus grosses quantité ou des branche, un modèle plus performant et plus efficace sera plus adapté. Il vous permettra de broyer vos branches plus rapidement.

Vous pouvez aussi vous rapprocher d’associations de jardinage, pour qu’un broyeur soit mutualisé entre les adhérents (prêt ou don), ou en constituer une avec d’autres personnes intéressées.

Taille de printemps ou taille d'hiver ?
  • Les tailles d’hiver sont plus sèches et se décomposent plus lentement ;
  • Les tailles de printemps sont gorgées de sève et risquent de chauffer : il faut les étaler en couche fine ou les récupérer dans le compost.
Précautions
  • Ne jamais enfouir les copeaux de branches broyées et les copeaux de bois, afin d’éviter le manque d’azote ;
  • Faire sécher un peu le broyat des arbustes persistants et le broyat de printemps.
Autres usages des branches

En faire des fagots

  • pour le démarrage du feu de cheminée ou de barbecue ;
  • déposez les fagots sous les haies en guise d’abri pour les petits animaux du jardin. Les scarabées, crapauds, hérissons, rouge-gorge… apprécieront et mangeront les limaces et les insectes ravageurs du jardin.
Que faire des tailles de thuyas ?

On peut utiliser les tailles de thuyas et de cyprès, préalablement broyées avec une tondeuse, sous forme de paillis :Jardiner au naturel

  • Pour pailler les plantes installées depuis plusieurs années (dont le système racinaire est profond), idéalement en les mélangeant à des tailles d’autres espèces;
  • Pour couvrir les allées en terre du jardin.

 

Par contre, en raison de leur pouvoir antigerminatif et herbicide, ces tailles ne doivent pas être utilisées :

  • Pour les jeunes plantations ;
  • Pour les plantes à racine superficielles (ex : plantes de terre de bruyère).

Réduire la quantité de déchets verts

Choisir des végétaux qui poussent moins vite

Valoriser les déchets du jardin c’est bien, mais on peut aussi réduire leur production !

Quand on plante une haie ou des arbustes, on est souvent pressé qu’ils poussent vite… mais ensuite, on est contraint de tailler souvent et beaucoup, surtout dans les petits jardins. Cela devient vite une corvée quand il faut gérer de gros volumes de déchets verts.

Choisir des végétaux à pousse lente évite :

  • de les entretenir beaucoup, de tailler souvent et beaucoup, surtout dans les petits jardins
  • d’avoir à gérer de gros volumes de déchets végétaux (sur place ou en les emmenant en déchèterie)

Ainsi, vous pouvez préférez des végétaux à pousse lente, comme:

  • le buis
  • le houx
  • l’if
  • le laurier tin

Ils feront de magnifiques haies en 4 ou 5 ans !

Evitez les végétaux qui poussent vite, comme :

  • les thuyas
  • le laurier-palme
  • l’éléagnus
  • le cotonéaster
  • le photinia

Pensez aussi aux nombreux arbustes petits ou nanifiés qui poussent moins et s’adaptent mieux aux petits jardins. Par exemple, le forsythia Marée d’or, la viorne obier compacte, le weigela compact, les spirées de printemps, l’arbousier compact…

Moins de pelouse à rammasser

Si vous voulez semer de la pelouse, vous pouvez choisir un mélange contenant une variété de ray-grass moderne à croissance plus lente que les anciennes variétés. On les trouve souvent dans les gazons Label Rouge.

Evitez aussi de trop engraisser la pelouse et les plantes du jardin. Elles seront aussi belles mais produiront moins de déchets de tonte et de taille.

Tonte fréquente : tonte mulching

Jardiner au naturel

Si vous aimez tondre régulièrement, la tondeuse mulching est une bonne solution : elle hache finement les brins d’herbe coupés et les laisse sur place. Ils se décomposent rapidement, il n’y a donc plus besoin de les ramasser. Attention cependant à pas trop espacer les tontes.

Une tondeuse classique avec un kit mulching permet d’adapter selon ses besoins :

  • récupérer les tontes pour pailler le jardin ou pour le compost, en laissant la tondeuse avec son panier de ramassage
  • de laisser l’herbe sur place si vous n’avez pas besoin de l’herbe coupée, en installant le kit mulching.

Avec une tondeuse classique, on peut aussi laisser la tonte sur place (en enlevant le panier). Elle se décomposera en quelques jours et améliorera la structure du sol.

Laisser des “îlots de biodiversité”

On peut choisir de ne pas tondre partout, avec plusieurs avantages :

  • moins de surface à entretenir / gain de temps
  • des plantes qui s’installent naturellement et une multitude de fleurs qui se succèdent au fil des mois
  • une zone favorable à la biodiversité, qui plaira aux insectes butineurs qui cherchent du pollen, aux oiseaux et aux animaux (hérissons, crapauds…) qui pourront y trouver refuge
  • une espace plus favorable à la gestion de l’eau
Source et informations complémentaires

Source principale des textes et photos : Denis Pépin

Ingénieur écologue et agronome, Denis Pépin est journaliste horticole (Ouest France, Ami des Jardins, Quatre saisons du jardinage), conférencier et auteur de nombreux ouvrages sur le jardinage écologique. www.jardindespepins.fr

Autres ressources :